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Pour celles et ceux qui découvrent mon blog, je vous recommande de lire cet article pour comprendre qui est Mohamed et comment nous l’avons rencontré.
Pour les autres, vous vous en doutez, il était impossible de faire le tour du monde sans passer du temps avec lui. Cependant, au-delà de ce jeune, nous avions la volonté de pouvoir reproduire d’accompagner d’autres jeunes entrepreneurs agricoles grâce à Zébunet et Guinée 44.
C’est pour cette raison que nous sommes partis dans un cadre solidaire en Guinée, dans la région de Kindia pendant pendant près de deux semaines et demi et 3 jours dans la région de Boké en « mission » afin de visiter et rendre compte aux associations. Des rencontres riches en émotions.
Nous avons pu enfin voir le champ d’ananas ? de Mohamed, discuter de longues heures avec une bonne partie des acteurs de la filière ananas, avec les jeunes engagés dans cette voie et leurs formateurs pour voir ensemble comment les aider au mieux à l’avenir.
En complément, nous avons également proposé à des journalistes locaux deux formations gratuites, comme celles que nous avions réalisé au Burkina Faso : une sur le podcast animée par mon chéri et une sur les réseaux sociaux que j’animais.
La Guinée : un pays qui manque de tout…
J’avais déjà eu l’occasion de découvrir l’Afrique subsaharienne à travers le Burkina Faso mais à notre arrivée à l’aéroport de Conakry puis en nous baladant dans les rues, j’ai compris que le pays était moins dévéloppé que le Burkina.
Ici, on ressent pleinement les conséquences des déséquilibres politiques et les choix d’indépendance vis à vis de la France coloniale. En effet, suite à l’indépendance du 2 octobre 1958 et au départ des crédits et des cadres français qui faisaient fonctionner l’administration et l’économie guinéenne, la Guinée fut déstabilisée. La période de dictature de Sékou Touré a ensuite poussé de nombreux Guinéens, notamment des élites, à émigrer vers les pays développés.
Aujourd’hui le pays semble encore se chercher un « sauveur » pour le relancer mais en attendant tout semble être resté au point mort. Les jeunes n’ont plus d’espérance et beaucoup rêvent « d’aventure » (immigrer en Europe).
Electricité par intermittence, eau courante inexistante (puits ou forages à domicile pour les plus fortunés) alors que la Guinée est considérée comme le « chateau d’eau de l’Afrique de l’Ouest » !
Quant aux routes, en dehors des quelques routes principales en bitume peu entretenues, le reste est en terre. Dès qu’il pleut, il devient compliqué de circuler. Alors, quand le seul moyen de locomotion possible est la moto taxi, sans casque ni gant et qu’il faut monter à deux dessus, avec le chauffeur en plus, vous savez que vous circulez à vos risques et périls.
Ajoutez à cela une corruption généralisée, un système scolaire défaillant et vous obtiendrez un pays à la dérive.
… Et pourtant la Guinée est un pays avec des nombreuses richesses, naturelles et humaines
Le grand paradoxe, c’est que le sol de la Guinée ?? est extrêmement riche. En effet, c’est l’un des plus grands producteurs mondial de bauxite. Il possède aussi des réserves de diamants et d’or impressionnantes.
De plus, comme je l’ai évoqué auparavant, l’accueil des Guinéens est incroyablement généreux malgré la pauvreté. A chaque sortie, nous avons reçu de larges sourires et des mains ? tendues pour nous dire bonjour et nous souhaiter la bienvenue. Et sans rien n’attendre en retour.
Le mot qui est le plus revenu était « foté », crié par les enfants qui nous apercevaient. « Foté » signifie le blanc !
En comparaison avec le Sénégal que nous avons visité à suivre, c’est fou comme ces sourires sincères et bienveillants nous ont manqués. Nous avons nettement vu la différence entre un pays où le tourisme n’est pas présent et celui où les relations ont été dénaturés par le tourisme de masse.
De plus, la plupart des Guinéens que nous avons rencontré pendant notre séjour sont des jeunes gens volontaires et courageux qui ne demandent qu’à être soutenus. Ils souhaitent ardemment que leur pays se développe enfin.
Comme le Burkina faso, je dirais que toutes ces rencontres et ces moments vécus directement avec les Guinéens m’ont bouleversé. Nous avons pu échanger, offrir et recevoir en retour.
Nous avons beaucoup d’espoir pour la suite et nous aimerions revenir très bientôt pour voir tous ces projets mûrir. Nos rencontres nous ont permis de mettre en place un partenariat entre les MFR (Maison Familiale Rurale) et Zébunet. Ainsi, une quinzaine de jeunes vont pouvoir bénéficier dans les prochains mois du même accompagnement que celui de Mohamed.
Comment faire à son tour un voyage solidaire en Guinée et mes conseils pour ce pays
Si je vous ai donné envie de vous engager pour venir en aide modestement, je commencerais par vous proposer de prendre contact avec des associations locales proches de chez vous en France. Cela vous permettra de mieux comprendre la situation du pays et de voir quels sont les besoins recherchés. En effet, souvent il y a des différences entre ce que l’on pense savoir du pays et la réalité 😉 il faut avoir vécu sur place pour mieux se rendre compte des vraies problématiques. Cela évite d’arriver avec nos « savoirs et idées préconçues ». Les vrais acteurs de développement ce sont les habitants eux-mêmes.
Identifiez ensuite quelles compétences vous pouvez apporter. Par exemple la formation manque beaucoup en Afrique. Nos métiers : la communication et le journalisme ont été des sujets très appréciés en matière d’apports mais je suis persuadée que d’autres domaines peuvent fortement intéresser les populations : agriculture, commerce, comptabilité etc…
Là encore en prenant contact directement avec des associations, elles pourront, comme nous, vous mettre en contact avec des personnes sur place qui pourront organiser des rencontres et/ou des journées de formation.
La Guinée, un pays à visiter ?
Difficile de répondre à cette question car nous n’avons pas eu le temps et la chance de visiter l’ensemble du pays. Néanmoins, dans ce que nous avons pu voir et faire en 3 semaines, je peux dire que la Guinée possède de jolis sites naturels. Mais le manque d’infrastructures rend compliqué leur découverte.
Je vous conseille tout d’abord d’y aller hors de la saison des pluies, c’est-à-dire idéalement vers novembre, décembre. Il fera un peu moins chaud et la saison sera encore idéale pour profiter de la nature et les cascades.
Ensuite, je vous déconseille d’y aller seul(e) sans connaissance ni contact sur place. Je vous mets en garde sur les dangers de la route en Guinée. Mieux vaut prendre un chauffeur avec un bon véhicule (type 4×4) pour circuler en toute sécurité pendant votre séjour.
Cette formalité accomplie et votre demande de visa effectuée et approuvée ;), voici ce que je vous conseille pendant votre séjour :
A votre arrivée à Conakry et pour vous mettre tranquillement dans l’ambiance, si vous êtes hors de la saison des pluies (c’est mieux :)), allez quelques jours sur les îles de Loos, du Golfe de Guinée. A vingt minutes en bateau de Conakry.
Puis, dirigez-vous vers Kindia.
Les visites de sites naturels aux abords de Kindia :
- Les cascades de la Kilissi
Un cadre verdoyant avec une succession de cascades. En saison des pluies, le débit est impressionnant mais impossible de se baigner (pour des raisons de sécurité). De même, en cette période, les infrastructures sont laissées à l’abandon mais le cadre est toujours magnifique.
- Le voile de la mariée
A l’entrée, un gardien vous demandera 10 000 fg / pers.
En période des pluies, vous pouvez admirer une magnifique grande cascade dans un nid de verdure. Il est possible de se baigner sans danger. Une autre cascade plus petite se trouve à côté.
Un vendeur d’objets en bois viendra vous proposer ses produits et des jeunes du village seront heureux de vous rencontrer, avec la gentillesse qui caractérise les Guinéens.
- « 15 », c’est le surnom du site donné près de Kindia par tous les locaux, et notamment les jeunes qui adorent s’y donner rendez-vous pour se baigner le week-end. Avec ses décors digne de Jurassic Park, le site laisse rêveur. Pourtant l’histoire relatée par les Guinéens sur cet espace naturel est plus sombre car certains opposants de l’ancien régime y seraient enterrés…
Pour finir sur les visites naturelles, si vous en avez la possibilité, il parait que la Guinée forestière est également magnifique à voir.
Avant votre voyage, organisez des rencontres !
? De notre séjour, c’est de loin ce que nous avons préféré : nos rencontres avec la famille et amis de Mohamed, avec des journalistes, la visite de médias, rencontre avec les professionnels de l’agriculture et de la formation agricole…
Avec la maman d’une amie, nous avons eu la chance de pouvoir préparer un repas avec elle. Quel bonheur d’apprendre à ses côtés pendant près de 3 heures comment préparer du fonio ! C’est une céréale typique du pays qui ressemble à la semoule, mais très difficile à préparer. Ce genre de moment est vraiment inoubliable, surtout que c’est pendant ces moments que l’on peut discuter et en apprendre davantage sur les us et coutumes locales.
Voilà pour mon expérience incroyable vécue en Guinée. A vous de vivre la vôtre sur ce champ du tourisme solidaire !
Je suis à votre entière disposition pour échanger sur cette expérience si vous le souhaitez.
A bientôt !
Merci de nous faire partager votre belle expérience régalez-vous bien gros bisous à vous trois