Bonsoir les poulettes,
Quel bonheur de retrouver l’ordi pour vous raconter notre voyage en Afrique. Revoir nos photos, ces sourires, ces visages, ces animaux vivant en libertĂ©… Franchement, ce pĂ©riple m’a totalement bouleversĂ©. Pendant 10 jours, j’ai pris le temps de vivre au rythme du pays, je me suis laissĂ©e envahir par mes Ă©motions, j’ai versĂ© quelques larmes, j’ai admirĂ© la beautĂ© de la nature, la simplicitĂ© et l’humilitĂ© des burkinabĂ©s. MalgrĂ© l’ambiance un peu tendue liĂ©e aux attaques sur Ouaga qui se sont dĂ©roulĂ©es dĂ©but mars (nous sommes partis le lendemain), nous avons vraiment pu vivre un voyage unique et inoubliable.
Pourquoi un voyage en Afrique subsaharienne ?
Mon chĂ©ri et moi avons pour projet Ă moyen terme de rĂ©aliser un tour du monde. Aussi, il Ă©tait nĂ©cessaire pour moi de dĂ©couvrir l’Afrique. Comme l’Inde, c’est le type de destination qui ne laisse pas indiffĂ©rent. On aime ou on dĂ©teste. Il faut en ĂȘtre conscient. C’est tellement Ă©loignĂ© de nos pays dĂ©veloppĂ©s. Personnellement j’ai toujours eu envie de dĂ©couvrir d’autres cultures, d’autres modes de vie. Aussi j’Ă©tais trĂšs impatiente de dĂ©couvrir les BurkinabĂ©s. Nous avons choisi ce pays car mon chĂ©ri avait dĂ©jĂ visitĂ© le Cameroun, le SĂ©nĂ©gal et le BĂ©nin.
Ce sĂ©jour, nous avions souhaitĂ© le faire avec un volet solidaire. Dans cette rĂ©gion du monde, nous recevons beaucoup. Il est important aussi de donner. GrĂące Ă des amis qui vivent lĂ -bas, nous avons pu emporter dans nos valises des manuels scolaires pour l’association « oxygĂšne zorgho » qui monte un centre d’alphabĂ©tisation dans la ville de Boudry. J’ai Ă©galement souhaitĂ© emporter du matĂ©riel pour faire de l’Ă©quitation car un Ă©pisode du magazine « échappĂ©es belles » sur le pays prĂ©sentait des jeunes passionnĂ©s de chevaux qui, malgrĂ© leurs faibles revenus, donnaient tout pour leurs animaux. Je remercie d’ailleurs les Ecuries du Clos qui m’ont donnĂ© deux selles. Enfin, nous avons souhaitĂ© dispenser une formation sur les rĂ©seaux sociaux et le journalisme d’investigation de maniĂšre bĂ©nĂ©vole auprĂšs de journalistes et communicants locaux.
Préparation du voyage
Lorsque nous avons recherchĂ© nos billets d’avions, nous avons trouvĂ© des vols en partance de Nantes (j’adore car juste Ă cĂŽtĂ© de la maison ! Merci AĂ©roport Nantes :)) via Casablanca par la compagnie Royal Air Maroc. Parfait pour Ă©viter la fatigue du retour. Nos vols Ă©taient aux alentours de 550 euros. En revanche, si j’ai apprĂ©ciĂ© la nourriture Ă bord, j’ai rĂ©ellement Ă©tĂ© déçue par le fait que deux valises aient Ă©tĂ© Ă©garĂ©es pendant notre transit. MĂȘme si nous les avons rĂ©cupĂ©rĂ©es deux jours plus tard, nous avons Ă©tĂ© obligĂ©s de repasser par l’aĂ©roport alors que nous aurions prĂ©fĂ©rĂ© visiter autre chose !
Aux billets, ajoutez le prix du visa (70 euros) et des vaccins. Eh oui, partir en Afrique nĂ©cessite d’ĂȘtre Ă jour dans vos vaccinations. Vous ne pouvez pas partir sans avoir fait au minimum la fiĂšvre jaune (au centre mĂ©decine tropicale du CHU de Nantes pour les habitants de Loire-Atlantique). Personnellement, mon mĂ©decin m’a Ă©galement conseillĂ© de faire le vaccin contre l’hĂ©patite A et la typhoĂŻde. Enfin, n’oubliez pas le mĂ©dicament contre le palu. En tout, prĂšs de 170 euros.
Rassurez-vous les frais les plus douloureux sont passés !
Sur place, la vie est beaucoup moins chĂšre et si vous suivez nos conseils et nos bonnes adresses, vous verrez qu’au final, en comparaison Ă une agence de voyage, le prix est presque divisĂ© par deux đ
Atterrissage et acclimatation Ă Ouaga
Notre atterrissage sur Ouaga s’Ă©tant effectuĂ© de nuit, nous avons directement filĂ© vers notre premiĂšre chambre d’hĂŽte « Chez Sego« . Nous avions rĂ©servĂ© Ă l’avance car l’adresse est rĂ©putĂ©e et trĂšs prisĂ©e (le rapport qualitĂ©/prix est imbattable si vous recherchez de l’authentique). Brigitte, une franco-malienne, gĂšre cet Ă©tablissement d’une main de maĂźtre. Les chambres disposent de tout le confort nĂ©cessaire (climatisation, moustiquaires, eau chaude…), l’Ă©tablissement possĂšde une piscine bien rafraĂźchissante aprĂšs une journĂ©e sous 40° et les petits dĂ©jeuners sont simples mais les produits locaux (papaye, fromage blanc au lait de zĂ©bu, confiture d’ananas) sont parfaits ! Pour les dĂ©jeuners et/ou les dĂźners, vous pouvez commander auprĂšs de restaurants locaux qui livrent Ă domicile đ
AprĂšs une bonne nuit de sommeil et une grasse matinĂ©e, il est temps d’aller explorer Ouaga ! Ma premiĂšre envie est d’aller chez une coiffeuse pour me faire tresser les cheveux. Si vous avez lu mon article sur notre voyage en Guadeloupe, vous savez que j’aime me faire tresser, cela permet de passer un moment au contact des locaux et de « se mettre dans le bain » đ Nous nous baladons dans le quartier (la zone du bois) autour de la chambre d’hĂŽte, trĂšs calme et rĂ©sidentiel. Nous finissons par trouver un salon prĂšs du « goudron » (expression employĂ©e par les habitants pour dĂ©signer une rue bitumĂ©e, plutĂŽt rare dans un pays de rues en terre). Beaucoup de femmes et de jeunes filles attendent patiemment leur tour. C’est lĂ que je prends conscience qu’en Afrique, on prend le temps ! Je profite de ce moment pour observer les visages, les rires, les façons de s’exprimer, totalement diffĂ©rentes des nĂŽtres. J’adore !
Lorsque vient mon tour (2h30 plus tard !), je demande deux simples tresses mais les femmes me conseillent d’acheter des rajouts sinon elles m’expliquent que la coiffure ne va pas durer dans le temps. J’hĂ©site un peu car je sais que mes cheveux sont vraiment fins et fragiles mais je me laisse finalement convaincre đ La jeune coiffeuse, incroyablement douĂ©e, se lance dans l’exercice.
Avec patience et minutie, elle rĂ©alise au total 6 grosses tresses. Je ressemble maintenant Ă Mia Frye ! La coiffure est magique, je suis totalement fan đ et dans la rue, certains locaux s’amusent de ma coupe et me lancent « tu joues Ă l’africaine, ça te vas bien ! »
AprĂšs cette escapade, nous profitons de la piscine avant de ressortir pour une balade en soirĂ©e, lorsque la tempĂ©rature est plus agrĂ©able. Au coin d’une rue, nous saluons et souhaitons bonne soirĂ©e Ă deux BurkinabĂ©s qui prennent un pot Ă la table d’un bar. Ils nous proposent de se joindre Ă eux… et avec grand plaisir, nous acceptons ! S’engage alors une trĂšs belle rencontre avec Charles et Estelle, deux amis. Ensemble, nous discutons de tout et de rien, nous apprenons de leur pays, leurs usages et coutumes. Eux sont curieux de savoir pourquoi nous avons souhaitĂ© venir en Afrique, comment nous vivons et ce qui nous inspirent. AprĂšs la soirĂ©e, nous crĂ©ons un groupe sur « What’s app » et nous promettons de nous revoir avant notre dĂ©part ! Un beau dĂ©but de voyage !!
Le lendemain, nous continuons notre dĂ©couverte de la ville, mais les attentats des derniers jours nous obligent Ă Ă©viter les zones trop touristiques… comme le grand marchĂ© de Ouaga.
Nous en profitons Ă©galement pour rĂ©cupĂ©rer nos bagages Ă l’aĂ©roport et passons chez la compagnie de bus Elitis Express pour acheter nos billets pour notre escapade Ă Bobo-Dioulasso. En soirĂ©e, c’est avec Ă©motion que je vais offrir mes deux selles. La premiĂšre, nous dĂ©cidons de la remettre Ă un petit cordonnier de quartier qui a rĂ©parĂ© la chaussure de mon chĂ©ri avec beaucoup de dextĂ©ritĂ© et pour rien. Il pourra rĂ©cupĂ©rer le cuir ou la rĂ©parer pour la revendre ensuite. Son regard et son humilitĂ© Ă la rĂ©ception de ce cadeau m’ont vraiment touchĂ©. La deuxiĂšme selle, je l’ai offerte au propriĂ©taire d’un cheval que nous avons vu Ă proximitĂ© de la maison d’hĂŽtes. LĂ aussi, notre cadeau l’a beaucoup touchĂ© ! Je pense mĂȘme qu’au dĂ©part, le jeune homme a cru que nous voulions lui acheter son cheval đ Il nous a expliquĂ© que les selles Ă©taient trĂšs rares en Afrique, que cela coĂ»tait trĂšs cher. Il Ă©tait pressĂ© de pouvoir la rĂ©parer et l’utiliser pour balader les enfants du quartier !
Notre troisiĂšme et derniĂšre journĂ©e avant notre dĂ©part pour Nazinga est dĂ©diĂ©e Ă la formation aux rĂ©seaux sociaux et Ă l’investigation journalistique. Par chance, l’espace culturel Gambidi oĂč nous avons notre intervention est situĂ© Ă 20 min Ă pied de la rĂ©sidence. Ce lieu a Ă©tĂ© fondĂ© par Jean-Pierre GuinganĂ© et inaugurĂ© en 1996. C’est un centre culturel oĂč l’on peut participer Ă des stages de théùtre, djembĂ©, danse traditionnelle, marionnettes, contes, etc. Ce lieu dispose entre autres d’une salle de spectacle (700 places), d’un restaurant-buvette et d’une radio Ă©mettant sur le 97.7 FM. Il accueille chaque annĂ©e le Fitmo (Festival international de théùtre et de marionnette de Ouaga). AprĂšs le dĂ©cĂšs de son pĂšre en 2011, c’est Claude GuinganĂ©, son fils, qui a repris la direction du centre. Un grand merci Ă lui pour son accueil, sa gentillesse et ses actions en faveur du dĂ©veloppement de la culture BurkinabĂ©.
Le dĂ©but de la matinĂ©e est dĂ©diĂ© Ă l’utilisation des rĂ©seaux sociaux et au personal branding. Les Ă©changes sont trĂšs riches et intĂ©ressants car les BurkinabĂ©s n’ont pas du tout la mĂȘme utilisation des rĂ©seaux sociaux que nous. Qu’ils soient blogueurs, communicants ou journalistes, chacun dĂ©couvre pourquoi Twitter peut ĂȘtre un outil puissant dans la communication et la recherche d’information.
L’aprĂšs-midi, c’est mon chĂ©ri qui intervient et Ă©change avec eux sur l’investigation journalistique. LĂ encore, les Ă©changes et les dĂ©bats sont nombreux car les us et coutumes sont trĂšs diffĂ©rents entre la France et l’Afrique, et le manque de moyens peut malheureusement ĂȘtre un frein Ă l’investigation, sans compter les conditions politiques et dĂ©mocratiques.
En fin de journée, la remise solennelle des diplÎmes est un moment trÚs touchant pour tout le monde.
Zoom sur ma rencontre avec deux des participants :
- Issouf Balima
Issouf est un jeune manager dans la musique. Il produit, Ă©dite, distribue et diffuse des artistes du pays. Son objectif : diffuser la musique burkinabĂ©e partout dans le monde. GrĂące Ă sa sociĂ©tĂ©, il voyage beaucoup, des Ătats-Unis jusqu’en Europe. Parmi les artistes qu’il produit : les talentueux Dicko Fils et Cisby.
- AĂŻcha Belem
Je suis fiĂšre de vous prĂ©senter AĂŻcha car c’est une blogueuse comme moi đ C’est canon de pouvoir rencontrer au cours de mes voyages des blogueuses du monde entier ! Elle possĂšde son blog depuis un an. Elle a pu le lancer suite au concours « Miss TIC Burkina » qu’elle a remportĂ© en 2017. Au sein de l’association Mys’TIC Burkina qui a créé ce concours, des jeunes filles et femmes passionnĂ©es de technologies de lâinformation et de la communication (TIC) et du Web, font la promotion du leadership, de lâutilisation des outils informatiques et du web. Ce concours lui a permis de remporter une formation sur le blogging oĂč elle a pu s’initier Ă WordPress, apprendre Ă crĂ©er et gĂ©rer un blog. Dessus, elle y parle culture, mode, cinĂ©ma, actualitĂ©s, coiffure, lifestyle. Elle trouve l’inspiration grĂące Ă des blogueuses ivoiriennes et nigĂ©riennes comme Edith Brou ou Linda Ikeji.
Son prochain dĂ©fi : lancer une web TV pour mettre en valeur des portraits de femmes burkinabĂ©es passionnĂ©es et inspirantes pour les jeunes filles (comme des femmes qui ont choisi de faire un mĂ©tier d’homme par exemple, comme dans le film « Ouaga girl » que je vous encourage vivement Ă regarder :)). AĂŻcha souhaite Ă©galement faire un travail de moralisation auprĂšs des jeunes femmes pour leur Ă©viter de vivre les expĂ©riences malheureuses de certaines « sĆurs » burkinabĂ©es tombĂ©es enceintes trop jeunes.
Retrouvez son blog par ici et mon interview de AĂŻcha juste en dessous đ
Admiration et respect Ă Nazinga
AprĂšs ces belles premiĂšres journĂ©es Ă faire connaissance avec les burkinabĂ©s, il est temps pour nous de prendre la route en direction du sud. Au petit matin, Inoussa, un chauffeur que Brigitte nous a conseillĂ©, vient nous chercher Ă la porte de la maison. Son 4×4 est trĂšs confortable et la climatisation qui fonctionne nous offre un voyage trĂšs agrĂ©able đ Nous dĂ©marrons notre pĂ©riple et faisons une premiĂšre halte Ă TiĂ©bĂ©lĂ©. Il s’agit d’un magnifique village traditionnel habitĂ© par le peuple KassĂ©na. Avant notre arrivĂ©e, Inoussa a pris la peine de nous conseiller d’acheter des prĂ©sents pour les « vieux » du village. Nous optons pour des noix de kola, trĂšs apprĂ©ciĂ©e des anciens. Il a Ă©galement demandĂ© un jeune homme de l’association des guides du village de nous accompagner et nous prĂ©senter l’histoire de TiĂ©bĂ©lĂ©. Nous commençons par dĂ©couvrir l’entrĂ©e prĂšs de l’autel des sacrifices et d’une colline sur lesquels sont dĂ©posĂ©es des calebasses. Notre guide nous explique les coutumes et les traditions du peuple KassĂ©na, qui est « animiste » (pour ceux qui ne connaissent pas, câest la croyance en une Ăąme animant les ĂȘtres vivants)..
La plupart des cases (les habitations) sont ornĂ©es de signes qui relĂšvent des traditions les plus anciennes. Le guide nous explique notamment que les grands-mĂšres transmettent les symboliques Ă leurs descendants, tandis que les hommes construisent les concessions et que les femmes en assurent la dĂ©coration dans les rĂšgles de l’art. Chaque annĂ©e, les peintures sont rĂ©alisĂ©es Ă la main. Au sein du village, on peut dĂ©couvrir 3 types de cases :
- en forme de 8 : habitĂ©es par les grands mĂšres et leur petits enfants lorsqu’ils sont ĂągĂ©s de 5 Ă 18 ans. La porte est minuscule et l’on doit s’accroupir pour y rentrer !
- rectangulaires : habitées par les couples
- rondes : dans lesquelles vivent les célibataires.
La fin de la visite se termine par un petit marchĂ© artisanal proposĂ© par les habitants. Nous ne rĂ©sistons pas Ă repartir avec une belle calebasse gravĂ©e et des bols qui feront des magnifiques « Buddha Bowl » đ
AprĂšs une pause dĂ©jeuner « riz-sauce », nous reprenons la route en direction du Ranch de Nazinga. Le chemin se fait au doux son de l’artiste Ali Farka Toure. Je vous recommande notamment d’Ă©couter la chanson Diaraby et de fermer les yeux… vous revivrez l’ambiance de notre trip !
Lorsque nous arrivons Ă l’entrĂ©e du parc, nous rĂ©glons les droits d’entrĂ©e, la taxe routiĂšre, les frais de guidage et l’hĂ©bergement (Inoussa avait pris la peine de rĂ©server la chambre pour nous). Attention si vous possĂ©dez un appareil photo, il faut le dĂ©clarer Ă l’entrĂ©e (comptez 300 francs CFA). Au total, nous avons rĂ©glĂ© 47 000 francs CFA (pour 2 personnes) (il faudra Ă©galement penser Ă ajouter le repas du soir et les petits dĂ©jeuners : environ 25 000 francs CFA).
AprĂšs ces formalitĂ©s, nous prenons la route en direction du camp. Et lĂ , la magie s’opĂšre. Inoussa qui a lâĆil prend le temps de ralentir et nous indique oĂč regarder pour observer les animaux du ranch. Par chance, nous tombons sur un troupeau d’Ă©lĂ©phants qui s’avance pour traverser le long de la route.
Comme des enfants, nous sommes totalement Ă©bahis par cette nature de toute beautĂ©. Nous osons Ă peine respirer et bouger, de peur de dĂ©ranger cette tribu, qui vit en totale libertĂ©. De toute ma vie, j’ai toujours vu des Ă©lĂ©phants enfermĂ©s, que ce soit dans des cirques ou des parcs animaliers. Je dois dire aprĂšs cette rencontre que je comprends maintenant pourquoi l’animal doit si possible le plus souvent rester dans son milieu naturel. C’est sincĂšrement incroyable de voir comment ils se dĂ©placent, comment les plus anciens protĂšgent les petits et leur mĂšre. Comment ils peuvent montrer des signes d’Ă©nervement s’ils se sentent menacĂ©s… Magique… et inoubliable.
AprĂšs ces Ă©motions, nous dĂ©couvrons le camp. Eh oui il faut y arriver avant la nuit car l’Ă©lectricitĂ© est prĂ©sente seulement de 18h Ă 22h00 !! (grĂące au gĂ©nĂ©rateur). Et ne comptez pas sur la wifi đ Pour une fois, c’est l’occasion de vraiment dĂ©connecter et profiter de la beautĂ© que la nature nous offre. Nous prenons possession de notre chambre, rudimentaire mais propre. L’eau est prĂ©sente mais il s’agit d’un filet d’eau froide ! On prendra les douches au retour Ă Ouaga đ
Avant le dĂźner, direction l’observatoire du ranch pour une pause devant le plan d’eau oĂč des croco se baladent aisĂ©ment. Un sentiment d’apaisement, de quiĂ©tude et de bonheur simple m’envahit. Devant cette nature Ă l’Ă©tat pur, on prend une nouvelle fois conscience de la futilitĂ© de notre monde… J’aime ce pays, j’aime ce retour aux sources, dĂ©finitivement, je prends une grosse claque.
Dans le restaurant du ranch, le choix est simple mais bon ! Poulet ou antilope avec du riz ou des frites ! J’ai choisi l’antilope mais je dois avouer que lorsque j’ai appris qu’elle avait Ă©tĂ© tuĂ©e par des chasseurs de trophĂ©e, j’ai eu un petit pincement au cĆur pour cette bĂȘte.
Nous allons ensuite rapidement nous coucher car la visite avec le guide officiel du parc est prĂ©vue le lendemain matin… Ă 6h30 ! Le but Ă©tant de profiter du lever du soleil pour apercevoir les animaux au petit matin, avant qu’il ne fasse trop chaud et qu’ils ne cherchent l’ombre pour se protĂ©ger.
LĂ encore, la visite nous rĂ©serve de trĂšs belles rencontres. Nous commençons Ă la sortie du camp par apercevoir une famille de babouins. Un peu plus loin, ce sont des biches et des phacochĂšres que nous surprenons. Nous dĂ©couvrirons Ă©galement des antilopes cheval, des vautours et … le meilleur pour la fin, de nouveaux troupeaux d’Ă©lĂ©phants.
Nous repartons avec des souvenirs gravés à jamais dans nos mémoires.
Inoussa nous raccompagne Ă Ouaga et avant de rentrer « Chez Sego », nous faisons un premier stop dans un restaurant que je vous recommande fortement : Mam Dounia. Ce resto a Ă©tĂ© créé par une Allemande, Katrin Rohde, qui vit ici depuis plus de 20 ans. Elle s’occupe de beaucoup de monde, surtout d’enfants et de femmes. Elle a fondĂ© son association « AMPO », qui signifie en langue locale : « Un Bien n’est jamais perdu ». Avec son Ă©quipe, elle a ouvert diffĂ©rentes structures : des orphelinats pour garçons et filles, des refuges pour femmes rĂ©pudiĂ©es, des ateliers de formation, une Ă©cole de cuisine et un restaurant atelier « Mam-Dunia ». Dans le restaurant, les jeunes femmes de l’orphelinat apprennent la cuisine africaine et europĂ©enne. Sa rĂ©putation va bien au-delĂ des frontiĂšres de la ville pour le soin mĂ©ticuleux apportĂ© Ă la propretĂ© et Ă la prĂ©paration de sa bonne cuisine. Et personnellement, je confirme, nous y avons dĂ©gustĂ© des salades de mangues et d’avocats Ă tomber !!
AprĂšs cette pause dĂ©jeuner, passage au marchĂ© artisanal de la ville oĂč nous faisons des achats de souvenirs pour nos proches.
Rafraßchissement et découvertes à Banfora
AprĂšs une douche bien chaude et une bonne nuit chez Sego, il est temps pour nous de prendre le bus Elitis Express en direction de Bobo-Dioulasso. La compagnie est vraiment impressionnante et son surnom « avion par terre » est vĂ©ridique ! Avant de monter dans votre bus, vous devez laisser vos bagages, patienter dans la zone d’embarquement et une fois dans le bus, on vous propose des boissons chaudes Ă volontĂ©, on vous offre un repas et des tĂ©lĂ©s diffusent pendant tout le trajet des sitcoms africaines ! Un voyage de luxe pour les 5 heures de voyages entre les deux villes. A noter que si vous souhaitez le faire avec un guide, c’est tout Ă fait possible et il parait que certains villages entre Ouaga et Bobo sont vraiment Ă visiter. Pour nous ce sera pour une prochaine đ
En Afrique, il faut s’attendre Ă quelques aventures lors des trajets : pannes, contrĂŽles policiers, routes coupĂ©es en raison de travaux ou de problĂšmes routiers. Ainsi, une dĂ©viation sur le chemin a obligĂ© le chauffeur de notre car Ă quitter la route et Ă emprunter un chemin ensablĂ©… dans lequel le car est restĂ© coincĂ© ! Un petit dĂ©tail mais qui fait sourire car malgrĂ© le luxe de la compagnie, vous n’ĂȘtes jamais Ă lâabri d’un contre-temps đ Mais ici, la notion du temps n’est pas la mĂȘme que chez nous et personne je perds son sang froid.
A notre arrivĂ©e, un petit taxi nous emmĂšne Ă notre hĂŽtel. Sur les conseils de Brigitte, nous avons rĂ©servĂ© Ă la Villa Rose. L’hĂŽtel est simple mais bien situĂ©, proche du centre-ville. Cela nous permet de partir Ă pied pour aller visiter la vieille ville, le marchĂ© central et la grande mosquĂ©e. Construite en 1880 Ă lâemplacement dâun ancien sanctuaire animiste, elle affiche une architecture soudanaise spectaculaire, avec ses 2 minarets en banco, hĂ©rissĂ©s de morceaux de bois. Malheureusement elle Ă©tait en rĂ©novation au moment oĂč nous sommes venus et impossible de rentrer Ă l’intĂ©rieur du site.
Le marchĂ© central est trĂšs intĂ©ressant pour trouver de trĂšs bons produits comme la fleur d’hibiscus (pour faire du bissap !) ou des noix de cajou locales. Les tissus de type wax sont Ă©galement trĂšs intĂ©ressants mais attention Ă ne pas vous faire avoir par de faux guides qui vont vous proposer de vous accompagner dans le marchĂ© pour vous prĂ©senter les vendeurs. Ils sont sincĂšrement assez insistants ce qui est dĂ©sagrĂ©able mais une fois que vous leur avez dit que vous n’ĂȘtes pas intĂ©ressĂ©s alors ils vous laisseront tranquille.
Pour le lendemain, nous partons dĂ©couvrir Banfora et les Pics de Sindou. Nous trouvons un guide sur les conseils d’une commerçante d’origine française, Cintia, qui tient la boutique « Ma copine » sur Bobo. Moussa accepte ainsi de venir nous chercher le lendemain matin Ă notre hĂŽtel pour l’excursion.
Nous dĂ©marrons par les pics de Sindou car ils se trouvent Ă environ 50 km Ă lâouest de Banfora (comptez 3000 francs CFA pour la visite pour 2). Les roches en grĂšs de Sindou sâĂ©lĂšvent dans le ciel en longues cheminĂ©es sculptĂ©es par le vent, tordues, torturĂ©es. Par chance, lorsque nous arrivons sur le site, nous sommes quasiment seuls ! Nous nous baladons au milieu du site en totale libertĂ©. Autrefois, lâendroit servait de refuge aux villageois pour se protĂ©ger des incursions ennemies. Plus important, le site est aussi un endroit sacrĂ© oĂč se fait lâinitiation des jeunes garçons.
AprĂšs cette visite magnifique, nous reprenons la route et Moussa prend le temps de s’arrĂȘter pour nous faire dĂ©couvrir les arbres qui produisent les noix de cajou : les anacardiers.
Nous prenons Ă©galement le temps de rentrer dans certains petits villages trĂšs typiques d’Afrique avec ces petits greniers Ă cĂ©rĂ©ales.
AprÚs le déjeuner dans un « Mac Donalds » local, nous allons nous rafraichir aux cascades de Banfora.
Banfora est une petite ville tranquille, Ă une centaine de kilomĂštres de Bobo-Dioulasso. Les cascades de Karfiguela, aussi nommĂ©es les cascades de Banfora, sont Ă 20 minutes du centre-ville. Ce site est trĂšs frĂ©quentĂ© par les jeunes qui viennent profiter de la fraicheur du site et « s’enjailler » avec musique et alcool. AprĂšs avoir payĂ© 1000 francs CFA par personne et 300 francs CFA pour le parking, vous pourrez atteindre le site aprĂšs quelques minutes de marche et profiter de l’eau claire pour vous dĂ©tendre. Si comme moi vous ĂȘtes une jeune fille blanche, attendez-vous Ă ĂȘtre l’attraction de la journĂ©e et Ă devoir faire de trĂšs nombreuses photos avec les jeunes garçons ! Personnellement je me suis sentie comme une « star » ! Mais attention Ă ce qu’ils restent toujours respectueux avec vous tout de mĂȘme đ
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En fin de journĂ©e, nous dĂ©cidons d’aller dĂźner dans un restaurant pour goĂ»ter le « TΠ». Il s’agit d’un plat de base au Mali, au Burkina Faso, au BĂ©nin et au Togo. Il est mangĂ© quotidiennement, comme le riz en Asie. Il se dĂ©guste avec les doigts, accompagnĂ© de sauce, avec des lĂ©gumes, de la viande, ou du poulet. On lâappelle akoumĂ© au Togo. Nous accompagnons le tout d’un jus de Bissap local. Personnellement, je ne dirais pas que c’est mon plat favori. Le lendemain, pas de restaurant au programme. En effet, pour la premiĂšre fois du voyage, la « tourista » vient me rendre visite đ J’ai fais un malaise vagal au petit dĂ©jeuner. Direction la chambre d’hĂŽtel pour la matinĂ©e. Heureusement, nous reprenons le bus en dĂ©but d’aprĂšs-midi et ma crise de « tourista » n’a durĂ© que 2 heures.
De retour Ă Ouaga, il est temps de dire au revoir Ă nos amis Charles et Estelle, de passer rĂ©cupĂ©rer nos bagages chez Sego et de se rendre Ă l’AĂ©roport.. Ces 10 jours seront passĂ©s trĂšs vite mais ils auront Ă©tĂ© riches en rencontres, en dĂ©couvertes et en Ă©changes !! Je pars avec une grande envie de revenir en Afrique et surtout d’aider Ă mon niveau ce pays qui a tant de choses Ă nous apporter.
Avant de rentrer en France, nous faisons une longue halte Ă Casa (escale de 8 heures). Nous bravons la fatigue et dĂ©cidons d’aller explorer le centre ville et sa mĂ©dina đ
VoilĂ les amis, j’espĂšre ne rien avoir oubliĂ© dans mon voyage et vous avoir donnĂ© envie de visiter ce pays des hommes intĂšgres. Malheureusement, comme dans beaucoup de pays du monde (y compris en France), le risque terroriste peut freiner votre intention de dĂ©couvrir ce pays. Des rĂ©gions (notamment le Sahel) sont fortement dĂ©conseillĂ©es mais pour le reste, il n’y a pas plus de risque qu’ailleurs. Sur le site internet du ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres, vous aurez toutes les infos.
Si vous souhaitez d’autres renseignements sur le pays, des informations complĂ©mentaires, n’hĂ©sitez pas Ă me poster vos commentaires, j’y rĂ©pondrai avec grand plaisir.
Je vous dit Ă trĂšs vite pour de nouvelles aventures ! đ
Merci Claudie pour le partage de ton voyage au Burkina Faso ! Les photos sont magnifiques. Surtout celle des Ă©lĂ©phants qui traversent ce chemin de erre ocre. Le blog d’AĂŻcha n’existe plus malheureusement… Mes parents viennent du pays des hommes intĂšgres et j’ai eu le plaisir d’y aller avec mon fils en Novembre dernier. En revanche, nous avons dĂ» rester sur la capitale car le risque terroriste a bien augmentĂ© et je n’ai pas souhaitĂ© tenter le diable… Au plaisir de suivre tes prochaines aventures !
Oh merci pour ton commentaire Sandra, cela fait plaisir de voir que mon article t’a plu.
NavrĂ© pour le blog d’Aicha, je vais modifier cela en mettant sa page facebook đ
Je suis tellement triste effectivement de voir que le pays est difficilement accessible Ă cause du terrorisme.
Alors qu’il y a tant de richesse Ă cĂŽtĂ© de cela…
Au plaisir ! đ