Quoi de mieux pendant l’hiver que d’aller recharger les batteries sous le soleil de la côte marocaine ? C’est l’idée que nous avons eue lorsqu’au retour du tour du monde, nous avons réfléchi à l’endroit où nous aimerions passer le Nouvel an.
Cela faisait 5 ans que nous n’avions pas séjourné dans ce pays que nous aimons pourtant beaucoup. J’ai d’ailleurs des articles sur le sujet. Lorsque nous sommes partis avec les enfants entre Fès, Meknès et Rabat. Et notre séjour en slow travel entre Agadir et Sidi Ifni.
Il faut dire que depuis Nantes, la destination a tout pour plaire. 3 heures de voyage en avion. Beaucoup de compagnies low-cost qui desservent les nombreux aéroports présents sur le territoire. En voiture, le trajet se fait très bien également. En van ou en camping car, vous descendez via l’Espagne via le détroit de Gibraltar.
Pour les adeptes des sports de glisse, vous ne le savez peut-être pas mais la côte ouest marocaine est une destination très réputée pour le surf. Les spots sont connus pour être parmi les meilleurs en Afrique mais également dans le monde. Pas étonnant donc de retrouver sur Taghazout et Imsouane des surfeurs en combinaisons et crème solaire étalée sur le visage du matin au soir. En plus de vagues idéales pour tous les types de surfeurs, vous pouvez profiter de paysages désertiques parfaits pour des randonnées, d’une gastronomie locale savoureuse aux mille épices, et de la tranquillité de la vie locale.
Alors le road-trip vous tente ? Préparez votre sac à doc et suivez la guide 🙂
Infos pratiques avant le départ et jusqu’à l’aéroport
- Vols : nous avons fait le choix d’acheter nos billets d’avion de Nantes jusqu’à Casa avec la compagnie Transavia (filiale Air France) pour 300 euros environ l’aller/retour. Nous étions pendant les vacances scolaires, ce qui explique les prix en hausse. Nous aurions également pu arriver directement à Agadir mais les prix étaient plus élevés.
- Applications pratiques à télécharger.
Avant de partir, mon chéri a pris le temps de télécharger les cartes du Maroc sur l’application MAPS.ME. C’est très pratique si vous n’avez pas de réseau. Autre application très pratique qui fonctionne dans le pays, c’est l’appli In Drive que vous pourrez utiliser notamment dans les grandes villes (Casa, Rabat, Agadir). Testée sur Agadir, c’est l’équivalent d’Uber, mais elle permet d’avoir le tarif et ensuite de payer en espèces le chauffeur. Si vous l’utilisez, veillez juste à vous éloigner d’une gare ou d’endroits fréquentés par les taxis ou les gendarmes car elle n’est pas vraiment autorisée pour le moment (normal car cela fait concurrence aux taxis, comme aux débuts d’Uber en France). Faites vite pour monter dans la voiture et faites comme si vous connaissiez le chauffeur.
- Monnaie dans le pays. La monnaie au Maroc est le dirham. Vous pouvez retirer de l’espèce à l’aéroport dans les différents bureaux de change disponibles (à des taux de change pas très avantageux). Autre possibilité, utiliser votre carte bancaire et retirer directement aux distributeurs. Nous avons l’habitude d’utiliser la carte bancaire REVOLUT qui est très pratique car elle permet de payer sans frais et grâce à son appli, on peut sélectionner la devise du pays dans lequel on est. Nous mettons seulement l’argent que nous souhaitons dessus et nous retirons ensuite ce montant ou payons avec cette carte.
- Carte SIM. A l’aéroport, vous trouverez au moins deux ou trois opérateurs de téléphonie mobile qui vous proposeront des forfaits locaux. Nous avons choisi de ne prendre qu’une seule carte sim Orange à 100 dirhams (10 euros environ) les 20 Go, ce qui est largement suffisant pour un partage de connexion pendant 10 jours. En revanche, le numéro de téléphone local qui vous est attribué doit être conservé car sur les sites de réservation de train et de bus, on vous demandera un numéro de téléphone local. Pensez bien à le demander à l’hôtesse qui vous vendra la carte SIM.
- Vêtements pendant la période (décembre – janvier). Pendant l’hiver marocain, il fait plutôt très bon la journée (on peut bronzer ;)), mais en soirée et au petit matin, il est bon de prévoir des pulls, un pantalon et un manteau type k-way ou petite doudoune.
De Casa à Essaouira via El Jadida, le slow travel pour prendre le pouls d’un pays en pleine mutation.
Depuis l’aéroport, nous prenons un train direct (50 dirham le ticket soit 5 euros environ) pour la gare de Casa-Port. Le logement que nous avons trouvé sur AirBnb chez Nadia est situé juste à proximité, à 10 mns à pied de la gare. Le rapport qualité/prix est très correct pour nous (moins de 25 euros la nuit). Il s’agit d’une maison familiale traditionnelle où Nadia vit avec sa sœur. La seule chose qu’elle peut améliorer, c’est l’eau de la douche (sur la terrasse) qui est légèrement capricieuse en passant du chaud au froid. Son accueil, lui n’est pas capricieux. Nadia est chaleureuse et elle vous offre toujours le thé de bienvenu, ce qui permet de discuter ensemble.
Proche de la gare, vous pouvez également vous rendre à pied depuis chez elle aussi bien dans la médina, qu’à la marina.
Pour déjeuner ou dîner à proximité, rendez-vous les yeux fermés au restaurant la Scala (anciennement café maure). Tout y est savoureux et pour un prix légèrement supérieur aux restaurants locaux, mais cela reste très raisonnable. On peut notamment y partager à deux des spécialités de « Kemia » pour 90 dirhams (9 euros environ).
Après le repas, petite visite au centre d’interprétation du patrimoine voisin. C’est gratuit et très intéressant.
A voir également si vous avez du temps sur Casa : le quartier des Habous, beau et surprenant, avec ses centaines d’arches et ses tons ocre et blanc. C’est ici qu’ont judicieusement choisi de s’installer les antiquaires et les boutiques de décoration.
Non loin se trouve l’ancien Palais Royal. Si vous souhaitez le visiter, attention, il n’est ouvert que les lundis et mardis.
Vous pouvez également passer voir la cathédrale de Casablanca et bien sûr la célèbre Mosquée Hassan II.
Comme Casa n’est pas une ville particulièrement touristique (c’est surtout la capitale économique), nous prenons la route pour aller découvrir El Jadida avant de descendre vers Essaouira et le reste de côte.
Nous faisons le chemin en train, ce qui est toujours très pratique. Depuis la gare de Casa Port (il existe aussi une autre gare à Casa, Casa voyageurs), il y a des trains toutes les deux heures à partir de 8h30 du matin, pour 37 dirhams par billet.
El Jadida, l’ancienne cité portugaise restée authentique
Comme Essaouira, El Jadida (ex Mazagan) est une ancienne cité portugaise. S’il est agréable d’y passer une nuit pour découvrir ses belles fortifications, malheureusement il n’est pas utile de s’y attarder car la ville n’a pas su exploiter ses richesses, à l’instar d’Essaouira.
Après la visite de la forteresse, vous pouvez aller admirer le coucher du soleil en prenant un bus pour Sidi Bouzid. Prenez le bus n°14 juste devant la Poste (3 dirhams le ticket), et pour le retour (attention idéalement avant 20h00), prendre également le bus n°14, mais cette fois-ci face à la mosquée. Il vous déposera face à l’arrêt du départ en face la Poste.
Pour les repas, foncez au restaurant le Lokal, pour y déguster une nourriture copieuse délicieuse. Et chaque soir, vous pourrez écouter de la musique jouée par des jeunes locaux avec notamment le guembri (origine Ghana / Guinée), un instrument de musique à cordes pincées des Gnaouas.
La chambre que nous avons trouvée était parfaite. Un petit havre de paix déniché sur Airbnb à côté de la citée portugaise.
Nous reprenons la route vers Essaouira mais, cette fois-ci, pas de train entre les deux villes. C’est donc par le bus que nous faisons le trajet. Au Maroc, il existe une compagnie sérieuse qui propose de nombreuses lignes entre les villes du pays, il s’agit de la compagnie CTM. Vous pouvez directement réserver vos billets en passant par leur site internet, bien fait avec les différents horaires disponibles. Les prix varient selon la distance mais cela reste tout à fait raisonnable et les gares sont facilement accessibles et connues des taxis. Nous avons par exemple payé 11 euros / pers, soit 220 dirhams pour 2 pour ce trajet.
A l’arrivée à Essaouira, si vous avez une petite faim, à côté de l’arrêt de bus CTM vous pouvez vous rendre sans problème chez IMAM. Le petit couple qui prépare des plats typiques travaille avec beaucoup d’amour et pour des prix hyper abordables.
Essaouira, le « Saint–Malo marocain »
La médina d’Essaouira, surnommée « le Saint-Malo marocain », ou la « cité des vents », est une médina marocaine considérée à ce jour comme une des villes portuaires les plus pittoresques du Maroc. Elle est inscrite aux monuments historiques du Maroc, et au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001. La ville est d’ailleurs jumelée aux villes françaises de Saint-Malo et de La Rochelle 🙂
Pour la petite histoire, Essaouira, anciennement Mogador, est devenue le port d’attache des Portugais qui édifièrent, en 1506, une forteresse défendue par d’imposants canons, que l’on peut toujours découvrir de nos jours. Il existe d’ailleurs encore une église portugaise, unique dans tout le pays, dont les cloches sonnent tous les dimanches à 10 h.
Tout comme El Jadida, la ville fut ensuite reconstruite entre le XVIIIe siècle et le XIXe siècle par le sultan Mohamed Ben Abdellah, qui confia les travaux à un architecte militaire français Théodore Cornut (disciple du marquis de Vauban). Ce dernier s’inspire de la ville fortifiée de Saint-Malo en Bretagne, pour construire cette cité avec un mélange de style manuélin portugais subsistant d’alors, d’architecture islamique, et d’architecture militaire française de style forteresse de Vauban. C’est à ce moment-là que la ville est baptisée Essaouira (en arabe, qui signifie « la Bien-Dessinée »).
Cette puissante cité joue un rôle militaire et commercial international stratégique de premier plan dans l’histoire du Maroc. Elle est un point d’échange stratégique entre les longues pistes de commerce transsaharien et les grandes routes maritimes d’alors. Les nouveaux ports de Casablanca, de Tanger Med, et d’Agadir de la fin du XIXe siècle, remplacent progressivement l’activité de transport maritime international du port d’Essaouira, à cause de ses eaux pas assez profondes pour les grands navires.
À ce jour cette cité multiculturelle d’environ 70 000 habitants, est un important port de pêche marocain et un des hauts lieux du tourisme au Maroc.
On le comprend aisément quand on s’y balade car on sent qu’Essaouira ne cesse de s’améliorer grâce aux efforts des autorités qui s’assurent de protéger et de poursuivre le travail de mise en valeur pour en faire une ville culturelle, artistique, touristique, attirante. Elle offre par exemple aux promeneurs une piste cyclable ainsi qu’un espace piétons, sans oublier des toilettes publiques, qui se retrouvent également un peu partout dans la ville.
Si vous venez fin juin, vous pourrez également profiter du célèbre Festival Gnaoua et des Musiques du Monde. Sa 25e édition est prévue 27 au 29 juin 2024 ! Très réputé, il attire chaque année des milliers de visiteurs.
Parmi mes coups de cœur pendant nos journées dans la ville, je vous recommande :
- De vous offrir un cours de cuisine marocaine !
C’est l’idée cadeau que j’ai souhaité offrir à mon chéri pour Noël. En recherchant un peu dans cette ville touristique, je suis rapidement tombée sur l’atelier madada. J’ai trouvé le site très pro et les contacts ont été très réactifs. Aujourd’hui, après avoir fait l’atelier, je peux vous dire que je recommande à 200 % l’expérience. Comptez une cinquantaine d’euros par personne pour le cours, de 10h30 à 15h00 environ, avec le repas que nous préparons et que nous dégustons avec le groupe (nous sommes 8 personnes). L’atelier est généralement animé en anglais et en français.
L’atelier est très facile à trouver. Il est adossé à une boutique/café. L’endroit est magnifique, particulièrement bien rénové, avec beaucoup de goût.
Après avoir enfilé nos tabliers, nous avons préparé une entrée à base de courgettes et un tajine de poulet aux olives et citrons. C’était un vrai plaisir de cuisiner à deux et d’apprendre à maîtriser les épices des plats que nous aimons tant déguster dans les petits restaurants locaux.
Compris dans le tarif de l’atelier, avant le déjeuner, nous avons fait un tour dans une échoppe d’épices pour sentir différentes épices. Celles et ceux qui étaient intéressés pour en acheter pouvaient passer commande.
Bon à savoir également : si vous êtes plutôt des amateurs de pâtisseries, il est également possible d’apprendre à cuisiner des pâtisseries marocaines. Les cours se déroulent l’après-midi.
- D’aller prendre un verre à la Rencontre, un café bar, repris par une Française et rouvert il y a seulement quelques semaines ! (début décembre 2023). Nous avons apprécié nous poser au niveau des terrasses en hauteur pour admirer la vue en soirée en sirotant un smoothie.
- De vous offrir un hammam traditionnel avec gommage.
Cette fois-ci c’est mon chéri qui m’a offert ce soin pour Noël. Et je recommande là encore vraiment l’expérience. Il est passé par Azur Spa. L’endroit est propre et très pro. Après le hammam et le gommage, j’ai voulu tester un soin plutôt tonique. Moi qui d’habitude a beaucoup de mal à me laisser masser, j’ai vraiment apprécié la façon de masser des femmes marocaines. Leur technique est particulière mais en comparaison avec les massages asiatiques ou français, je préfère largement leur manière de masser.
- De dîner dans des petites adresses, mais grandes par les saveurs ! Je vous recommande notamment deux adresses que nous avons beaucoup aimées : Khmissa, mais il faut y aller tôt ! Pas de réservation possible et peu de place, mais des plats vraiment délicieux. Et si c’est complet, vous pouvez vous rendre chez Barie tajine, à proximité et tout aussi savoureux.
Et où dormir me direz-vous ? Alors malheureusement c’est le seul point noir de tout notre séjour. Essaouira est très demandé et comme nous arrivions « à la roots », à savoir sans réservation, difficile de trouver quelque chose de libre à des tarifs raisonnables. En cherchant sur Airbnb nous sommes tombés sur une annonce qui paraissait bien or, en réalité elle était mensongère. Je ne recommande pas du tout cet endroit.
Il est situé par contre à côté d’un établissement qui est lui bien noté si vous cherchez un dortoir, il s’agit de l’Atlantic Hostel & Coworking Space Essaouira.
Pour un « dar » sorte de riad sans jardin, j’ai repéré un endroit qui semble vraiment sympa et avec un bon rapport qualité / prix, c’est Dar Lazuli.
Imsouane, Taghazout et Agadir, les temples du surf et du skate.
Après cette pause détente et gourmande à Essaouira, il est temps pour nous de reprendre la route en direction de deux villes dont j’avais souvent entendu parler : Imsouane et Taghazout. Lorsque vous êtes amateur de glisse, impossible de passer à côté de ces spots mythiques, auparavant connu seulement de quelques puristes, mais qui deviennent aujourd’hui particulièrement réputés, notamment pour les personnes en recherche d’une qualité de vie paisible et bohème.
Tips: avant d’aller vers ses deux villes un peu roots, retirez de l’argent avant, car il n’y a pas de banque à Taghazout, encore moins à Imsouane.
C’est par un grand taxi que nous avons fait le chemin, pour 70 dirhams par personne (7 euros environ). C’est le bon plan, même s’il faut attendre qu’il soit rempli pour partir, car il dépose directement dans le centre-ville d’Imsouane, alors que le bus dépose à plus de 20km, donc obligation de reprendre un taxi après. La gare des grands taxis est située juste à côté de celle pour les bus. Pratique pour comparer et choisir l’un ou l’autre.
Imsouane la sauvage
Une fois arrivés dans le village, nous commençons par poser nos bagages dans notre guest house. Il s’agit de Imsouane sunrise guesthouse. Je recommande, car je trouve que pour 32 euros la nuit (prix au moment de notre réservation), c’est simple mais efficace et pratique. Il y a même une cuisine pour se préparer les repas. Il est possible également de louer des planches et des combis de surf, pratique pour se changer et se doucher directement au retour de la pratique du surf.
Nous sommes ensuite partis en balade dans le village. Et là, gros coup de cœur car la ville est encore très authentique. L’ambiance est très « chill », avec des surfeurs se baladant partout, des vans et des camions aménagés sur des aires de parking avec des jeunes gens qui refont le monde attablés devant un thé à la menthe.
Cette présentation ne sera peut-être pas celle que vous découvrirez. Depuis notre séjour, les autorités marocaines procèdent à des destructions pour, semble-t-il, construire des hôtels de grande capacité. Imsouane changera de visage. Malheureusement…
La commune est en effet réputée pour ses conditions, plus que favorables, pour le surf, le bodyboard et le longboard. En effet, le village comprend deux spots : le reef (fréquenté principalement par les shortboardeurs et les bodyboardeurs) qui se caractérise par une vague creuse qui peut aller jusqu’à une hauteur de 5 à 6 m en hiver, et la baie, paradis des longboardeurs, puisque sa vague est plate et se déroule sur une longueur de plus de 800 mètres.
Si pour cette première visite, nous n’avons pas surfé, car nous étions attendus pour faire le réveillon sur Taghazout, plus grand et plus touristique, l’envie de revenir par ici pour se faire une semaine surf est clairement là.
Nous reprenons en effet le lendemain la route, toujours en grand taxi, vers Taghazout pour 80 dirhams par personne (nous n’étions que 5 dans le taxi. Il prend 400 dirhams pour la voiture).
La route entre les deux villages est vraiment très agréable et se fait très bien. Comptez une petite heure à peine, avec une vue sur la côte et bordée d’arganiers.
Vous aurez l’occasion notamment de traverser Tamri, un village où la nature autour est encore préservée. Vous y trouverez des palmiers, des arganiers et surtout des bananiers au niveau de l’estuaire. Les plages, les falaises, et les criques cachées derrière leurs rochers sculptés par les vagues offrent des vues à couper le souffle.
Taghazout, la ville qui a le vent en poupe
De refuge de hippie à station balnéaire new-look, la ville a bien évolué. Pas étonnant de voir que des chaînes hôtelières de luxe comme Fairmont ou le Marriott ont choisi ce spot pour s’y implanter et faire de « Taghazout Bay » une nouvelle « place to be ». Il faut dire qu’elle a tout pour plaire : soleil, des vagues taillées pour la glisse et un arrière-pays idéal pour les randonnées. Ajoutez à cela un aéroport à 40 minutes (Agadir) et vous obtenez un bol d’air idéal pour reprendre des vitamines en plein hiver.
On espère juste que Taghazout, devenue très touristique, ne perdra pas totalement son âme bohème. En tout cas, c’est un joli mélange cosmopolite qui s’y croise car le week-end, les locaux d’Agadir adorent prendre le bus ou leur voiture pour venir prendre le temps et s’aérer l’esprit.
Arrivés à Taghazout, nous traversons juste la route pour filer chez Ali, le gérant d’Horizon House, la maison Horizon. Elle porte bien son nom puisque c’est l’un des bâtiments les plus élevés de Taghazout.
Ali a 36 ans et sa maman est originaire du village. Après 15 ans passés en France pour faire ses études à Paris, il fait le choix de revenir travailler ici, entouré de ses amis et avec une qualité de vie et une « vibes » tout autre. Il investit et se donne à fond pour créer cette guest house familiale et chaleureuse. Seulement 8 chambres, ce qui donne cet esprit convivial, agrémentées d’un double rooftop. Cerise sur le gâteau, il y a même un spa au RDC, un petit bonheur quand on rentre de balade ou du surf. Les prix sont très corrects pour l’accueil et les services associés.
Ce qui fait également la force d’Ali, c’est sa capacité à vous proposer des sorties et des séjours sur-mesure, suivant vos envies et vos souhaits. Nous avons pu le constater car nous avons fait le réveillon ici. Les Marocains, culturellement, ne fêtent pas le Nouvel an. Pour autant, nous n’étions que des Français dans l’immeuble. Ali nous a proposé de faire un buffet à volonté de spécialités marocaines. En complément, il nous a proposé d’acheter de l’alcool. Sa cuisinière nous a préparé un dîner gourmand, incroyable et gourmet, que nous avons pu déguster en terrasse, tout en profitant des feux d’artifice aux alentours tirés depuis la baie.
Ali peut également proposer différentes sorties, randonnées et même proposer des packages à la semaine avec transfert depuis l’aéroport d’Agadir, dîner, petit-déjeuner, spots de surf à des prix très raisonnables, accès au spa…
En revanche, il vaut mieux réserver tôt et contacter directement Ali si vous souhaitez organiser ce type de séjour. Il est très demandé et le bouche-à-oreille fonctionne bien. Voici son numéro via Whats-app (+212 602-915894).
Après avoir la fête pour célébrer la nouvelle année, je prends le chemin sur les hauteurs de la ville pour skater sur un spot mythique. En effet, pour les amateurs de skate, il existe à Taghazout un skatepark magnifique, imaginé par le président de l’association Taghazout Skate. Taghazout Skatepark a été crée avec et pour la communauté. Le skatepark rassemble des gens du monde entier. Un échange culturel qui créé des amitiés dépassant la nationalité, la classe sociale, la religion et l’origine culturelle. Taghazout Skate fournit des skateboards et des équipements de protection aux enfants qui n’ont pas les moyens de s’en procurer. À l’avenir, Taghazout Skate vise à agrandir le parc afin de pouvoir accueillir davantage de jeunes issus de familles à faible revenu ainsi que de femmes et de filles défavorisées.
Quel bonheur de rider sur les hauteurs, avec cette vue magique sur la mer ! En soirée, l’ambiance est géniale. Petits et grands, débutants ou pro, s’adonnent à leur passion, avec en fond de paysage, un coucher de soleil sur la mer.
Nous avons également pu profiter de la balade côtière en suivant le remblai tout le long de la baie. Comptez une bonne dizaine de kilomètres, bien agréables avec un léger vent pour vous rafraîchir.
Agadir, l’une des perles du Maroc
Principale station balnéaire du pays, la ville aux 300 jours de soleil par an, reste toujours accueillante. Avec sa marina et son front de mer d’une dizaine de kilomètres, le climat agréable toute l’année offre aux touristes de magnifiques perspectives pour s’adonner au farniente dans les meilleures conditions, avec un dépaysement et une tranquillité assurée. C’est toujours un plaisir de flâner dans le souk El Had avec plus de 6000 boutiques pour négocier les meilleurs produits du pays. Jamais en sommeil et comme Essaouira, la ville accueille un festival, Timitar, dédié aux musiques du monde et plus spécifiquement à la musique Amazighe. La programmation musicale et artistique est axée sur les valeurs du vivre-ensemble. Si auparavant il était programmé en juillet, depuis 2023, il a été décalé à début septembre.
Nous avons fait le trajet entre Taghazout et Agadir en bus local, qui passe toutes les 50 minutes pour quelques dirhams. C’est également possible de le faire en grand taxi, mais attention à ce qu’ils ne vous proposent pas des tarifs délirants. Éventuellement voyez avec Ali pour qu’il gère cela pour vous.
Nous avions hâte de nous rendre dans cette ville car il y quelques années auparavant, nous avions fait une très belle rencontre. Je vous en parle dans l’un de mes articles de blog intitulé : slow travel au Maroc, entre Agadir et Sifi Ifni. Cela nous avait permis de rencontre Mohamed, un jeune migrant, mais aussi Moussa, qui nous avait pris en stop à proximité de l’aéroport.
Cinq ans après, c’est comme si nous nous étions quittés la veille ! Nous l’avons retrouvé, toujours aussi calme, généreux et souriant dans son échoppe n°167, à proximité de la porte n°5 du souk El Had. Nous avons été ravis de voir qu’il a développé son activité. Il possède maintenant une 2ème échoppe, a lancé une petite coopérative, exporte ses produits et son miel partout en Europe. Son frère l’accompagne également et envisage de lancer un site internet pour ne pas rater le virage du e-commerce. Une très belle famille que nous avons eu la chance de rencontrer autour d’un repas chez elle.
Nous avons également passé une soirée avec Youssef et Birok, deux jeunes hommes rencontrés sur Taghazout, au skatepark. Deux jeunes motivés qui travaillent dans l’hôtellerie de luxe, et plus particulièrement l’hôtel en cours de rénovation « the VieW ». Des conversations riches pour mieux comprendre les envies et la manière de vivre de la jeunesse marocaine.
Pendant notre séjour à Agadir, nous avons trouvé un hébergement tout à fait correct sur Airbnb, dans la résidence Arrahma 2 chez Hamid, pour moins de 40 euros la nuit. Il y a beaucoup d’offres sur le site. N’hésitez pas à rechercher et à choisir en fonction du quartier où vous préférez séjourner.
A voir et à faire à Agadir :
- Monter au sommet de la colline pour voir l’ancienne kasbah Agadir Oufella
Elle était malheureusement fermée pour rénovation à notre passage. Cependant, la vue d’en haut est plutôt sympa. Le tips est de vous rendre en taxi jusqu’en bas de la colline et ensuite, prenez un bus local qui monte et descend toutes les heures pour 8 dirhams par personne l’A/R.
Nouveauté, il y a également un téléphérique qui y monte depuis le centre-ville. Preuve qu’il existe encore un fort développement et une envie de rendre la ville d’Agadir encore plus touristique, avec de nouvelles attractions et des facilités d’accès (un busway est également en construction au bas de la colline). Cependant, on trouve que les tarifs sont prohibitifs, notamment pour les étrangers. 12 euros pour un aller/retour… C’est un attrape touriste selon nous.
- Balade de la Marina et sur le remblai
Après être redescendus par le bus, nous marchons à pied jusqu’à la Marina, située non loin de la colline. La Marina fait partie des endroits phares de la ville, c’est une place chaleureuse qui accueille chaque année des milliers de touristes. Elle possède un port de plaisance comptant environ 300 bateaux. Située en face de la baie, non loin du port de pêche, elle allie modernité et authenticité.
- Visite de la Kasbah Souss en soirée.
Après avoir longé la baie un long moment, nous finissons notre journée par la visite d’un village artisanal vraiment très intéressant que je recommande. Il s’agit de la Kasbah Souss.
Ici, l’histoire et la créativité se mêlent pour donner vie à une expérience authentiquement marocaine. Vous cherchez de l’artisanat local véritable ? Alors ce lieu est un carrefour d’inspirations, d’expressions et de savoir-faire.
Ici, vous pénétrerez dans un univers d’ateliers d’artisans. Chaque espace est consacré à une tradition marocaine différente. Qu’il s’agisse du tissage précis des tapis berbères, de la subtilité de la poterie, du travail du bois, de l’osier ou du pneu usagé !
Ici, tout est habilement récupéré et transformé. Nous y avons fait la rencontre de Mohamed Khattou, un artiste brillant qui a créé Upcycle Mo. C’est dans cet atelier qu’il récupère, imagine, conçoit et donne vie à de nombreux produits déco à partir de pneus usagés (vélo, voiture, moto etc..). Tables, chaises, mobilier ou encore sacs à main, tout semble possible d’être réalisé tant il manie la matière avec brio. Il livre ses pièces dans toute l’Europe donc si son travail vous plait, n’hésitez pas à commander !
Difficile en tout cas pour nous de repartir de ce lieu sans emporter des souvenirs ! Mieux, cela donne envie de s’installer pour aménager et décorer avec goût grâce à toutes ses merveilles.
En fin de visite, nous tombons également par hasard dans la boutique d’Hassna. Cette femme réalise de ses mains de nombreuses créations originales, dont certaines à partir de papier et de vieux magazines. Elle les réutilise en les plastifiant. Ensuite elle les coud pour en faire des sacs, des pochettes et des porte-monnaie. Une jolie démarche qui lui permet de faire travailler une collègue.
Marrakech, l’incontournable ville ocre du Maroc
Après avoir bien profité d’Agadir, nous reprenons notre road trip vers notre dernière destination avant le retour sur Casa : Marrakech.
Nous sommes tous les deux des adeptes du Maroc, mais étonnamment la capitale touristique n’était pas un souvenir fantastique pour nous. Nous l’avions fait chacun de notre côté il y a des années et pourtant nos avis étaient les mêmes. Trop touristique, trop agaçant, trop bruyants, trop bling bling… trop de superlatifs négatifs et surtout pas assez authentique pour nous.
Pour autant, nous ne souhaitions pas rester sur ce seul avis. Surtout que le pays change à vitesse grand V. En effet, le Maroc connaît aujourd’hui un développement continu et inédit dans son histoire.
Pour faire le trajet entre Agadir et Marrakech, as usual, nous prenons le bus, via la compagnie CTM pour 120 dirhams chacun (une dizaine d’euros).
Une fois arrivés à la gare, nous préférons passer par l’application In Drive que je vous ai conseillée en début d’article.
Le chauffeur nous dépose à proximité de la place Jemaa El Fna car notre guest house est située en plein cœur de la médina. Il s’agit du Riad El Boukhiri. Pour nous et notre budget, c’est un bon rapport qualité / prix. Il est situé directement dans la médina près de la place. Amina la gestionnaire de la guest house est une vraie maman, la gentillesse incarnée.
Pour dîner, nous choisissons d’aller sur la terrasse du restaurant Tiznit situé juste à côté dans la médina. C’est très simple et bon marché et les plats locaux sont délicieux. D’ailleurs, de nombreux groupes y dînent ainsi que des familles de locaux.
Nous profitons de notre court séjour pour voir de nouvelles choses que nous n’avons pas encore explorées :
Baptisé du nom de son fondateur, l’artiste peintre français Jacques Majorelle qui l’a créé en 1931, ce jardin est devenu quasiment aussi intemporel et iconique qu’Yves Saint Laurent, son acquéreur avec Pierre Bergé dans les années 1980.
Ce jardin implanté en plein cœur de Marrakech est une véritable bulle de fraîcheur, composée de plantes exotiques et d’espèces rares (cactus, des palmiers, des bambous) que Majorelle rapporte de ses voyages dans le monde entier.
C’est en 1937 que l’artiste crée le bleu Majorelle, un bleu outremer / cobalt à la fois intense et clair dont il peint les murs de sa villa. Un bleu très Instagrammable aujourd’hui qui plaît beaucoup aux nombreux touristes qui s’y pressent.
Après la mort de l’artiste en 1962, le jardin est alors laissé à l’abandon durant plusieurs années. Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, qui découvrent le Jardin Majorelle en 1966 au cours de leur premier séjour à Marrakech, achètent le jardin Majorelle en 1980 (leur troisième acquisition à Marrakech).
Ils habitent la villa de l’artiste, rebaptisée Villa Oasis, et entreprennent d’importants travaux de restauration du jardin pour « faire du jardin Majorelle le plus beau jardin, celui que Jacques Majorelle avait pensé, envisagé ».
Depuis 2011, l’atelier du peintre est transformé en un musée berbère ouvert au public, avec une exposition d’œuvres haute couture de la collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé.
De plus, depuis 2017, un musée rend hommage à Yves Saint-Laurent où sont exposées des œuvres du couturier.
Malgré le grand nombre de touristes, la visite est un incontournable selon moi. Pensez à réserver directement sur le site votre venue en choisissant l’horaire. Pour faire les deux, choisissez le billet combiné.
- Le jardin secret, dans la médina, vaut le détour.
Autre belle balade, et coup de cœur pour nous, c’est ce jardin secret situé à quelques pas de notre guest house. Certes, l’entrée n’est pas donnée, une dizaine d’euros, mais la rénovation du jardin et l’explication des architectures et de l’arrivée de l’eau dans les riads traditionnels sont vraiment intéressantes.
Les origines de ce jardin remontent à la deuxième moitié du XVIe siècle, quand le sultan saadien Moulay ‘Abd-Allah entreprend l’urbanisation de ce qui est aujourd’hui le quartier Mouassine. Passé entre différentes mains de riches personnalités politiques du Maroc et de Marrakech, la propriété commença à ne plus être entretenue et tomba rapidement en ruine. Sa restauration est imaginée en 2008 et c’est en 2016 que le public peut le découvrir.
Le souk de Marrakech est joli, mais trop touristique avec des prix bien plus élevés qu’ailleurs dans le pays.
Avant de quitter la ville, nous passons par la laverie automatique ON WASH (rue Oum Rabii, Residence Zineb III), pratique pour les backpackers 🙂
Autre tips pour les backpackers et ceux qui souhaitent éviter les taxis : n’hésitez pas à suivre Google Maps pour les bus publics : pour 4 dirhams vous pouvez quasiment aller partout 🙂
Nous quittons la ville pour rejoindre Casa par le train, pour environ 300 dirhams pour deux (une quinzaine d’euros par pers le billet). Il y a de nombreux départs dans la journée et c’est très pratique avec notamment les toilettes si besoin contrairement aux bus.
Marrakech nous a agréablement surpris cette fois-ci. Nous restons sur une note plutôt bonne, même si elle manque toujours selon nous d’authenticité. Il semble y avoir moins de rabatteurs qu’avant. Sans doute que le Maroc comprend que ce type de comportement angoisse et rebute le public.
Nous repassons la nuit à Casa chez notre hôte de la première nuit, chez Nadia.
Voilà les amis, j’espère que notre road trip vous a donné envie de venir découvrir cette côte marocaine et venir surfer ou skater. Je reste disponible en commentaire pour répondre aux questions que vous pourriez avoir sur le sujet et si vous souhaitez plus de photos, rendez-vous sur les unes de mon compte Instagram.
A bientôt pour de nouvelles aventures !