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Si j’avais comme rêve de fêter la fête des morts au Mexique et voir les cerisiers en fleurs au Japon, Antony souhaitait de son côté vivre le carnaval de Rio et profiter de la costa verde.
Aussi, comme a pu le faire Morgan pour son retour d’expérience sur l’écovolontariat que nous avons réalisé à Merazonia, j’ai souhaité laisser le clavier à mon chéri afin qu’il vous raconte comment il a vécu son rêve.
Voici son récit :
Ne me demandez pas pourquoi le carnaval de Rio était pour moi un rêve de gosse ! Moi même j’ignore la raison profonde de cet attrait. Peut-être parce que simplement cet évènement représentait pour moi le sommum de la fête, le rendez-vous mondial des amoureux de la samba et un festival hors du commun de couleurs et de joie de vivre.
Et après l’avoir vécu, je n’ai pas été déçu, bien au contraire. Jamais je n’avais vu une ambiance de la sorte. Pendant au moins 5 jours (sinon plus), partout dans les rues de la ville, les rendez-vous festifs s’enchainent, quasi jour et nuit. Car le carnaval de Rio, ce sont les fêtes dans les quartiers (les blocos) et chaque soir, la compétition officielle des écoles de samba dans le sambodrome.
Les fêtes dans les blocos
Pendant la période du carnaval, chaque quartier de Rio organise les festivités. Une heure de rendez-vous est donnée pour partir en défilé dans les rues aux sons des chars musicaux.
On se déguise, s’habille très lègèrement, on expose son corps et sa bonne humeur en se déanchant allègrement. Les chansons sont reprises en choeur. Ce qui rend la fête extrèmement populaire et bon enfant.
Nous avons particulièrement apprécié les fêtes dans le quartier de Santa Teresa avec ses rues typiques et son ambiance de petit village.
Attention aux vols dans les blocos car c’est le terrain de jeu préféré des pickpockets.
La compétition officielle dans le sambodrome
Chaque soir du carnaval, entre 22h/22h30 et 4h du matin, les écoles de samba se mesurent les unes aux autres. Les premiers jours du carnaval, ce sont les écoles les moins prestigieuses pour terminer par l’élite de la samba en fin de caraval.
Les tarifs vont de pairs. Plus on avance dans les jours du carnaval, plus les prix sont élevés.
Participant pour la première fois à l’évènemenent et n’étant pas des initiés, nous avons préféré prendre nos places pour le deuxième jour du carnaval. Nous sommes passés par le site carnivalbookers.com pour acheter les précieux sésames que l’on trouve sans problème jusqu’à la dernière minute, même aux entrées du sambodrome le soir même (vente à la sauvette).
Le spectacle en vaut vraiment la peine. Chaque école passe les unes après les autres (avec beaucoup de retard) ce qui veut dire que vous pouvez rester jusqu’à près de 5h du matin pour le passage de la dernière école !
Pendant 85 minutes, les milliers de danseurs et musiciens par école défilent sous nos yeux. La musique, les costumes, les chars, les jeux de lumière, les danses… tout est grandiose ! L’ambiance dans les tribunes est tout aussi survoltée. Bref, une vraie belle fête populaire.
Pour le choix des places, franchement, peu de différence sauf si vous prenez les sièges sur la piste, au pied du défilé (mais là les prix s’envolent). Nous étions dans le gradin 3, ce qui nous permettait de voir le lancement de chaque école. Ce que vous ne voyez pas lorsque vous êtes sur les gradins de la fin de défilé.
Mais Rio, ce n’est pas que le carnaval !
Si votre programme ne s’arrête pas à remuer du popotin pendant une semaine dans les blocos ou en sambodrome, voici quelques idées de visites :
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Les plages bien sûr
Elles sont mythiques mais rien d’exceptionnel mises à part les collines qui encadrent ces bancs de sable : Copacabana, Ipanema, Leblon…
Pour profiter de ces plages comme les locaux, rien de tel que de déguster les saveurs phares du Brésil :
– Pour le goûter, offrez-vous une glace à l’acaï, un fruit super vitaminé servi en sorbet,
– Prenez l’apéro avec le célèbre cocktail : la caïpirinha, ou en sans alcool ne manquez pas les jus de de guarana et d’abacaxi.
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La visite d’une favela
30% des habitants de Rio vivent dans une favela. Certaines d’ailleurs sont devenues « the place to be ».
Pour mieux connaitre leur fonctionnement, nous avons visité celle de Santa Marta grâce à l’association touristique des habitants. Vous trouverez son kiosque d’information à l’entrée de la favela (sinon vous pouvez la contacter via WhatsApp, son téléphone est le +55 21 99102-0037).
La particularité de cette communauté (terme utilisé aujourd’hui et moins péjoratif que favela) c’est qu’elle a été un des décors du clip de Mickael Jackson « They don’t care about us ».
Comptez 120 Réal Brésiliens par personne soit environ 22 euros mais la visite qui doit durer 2h se prolonge allègrement, avec la guide, une habitante du quartier connue de tous. Elle mène de nombreux projets pour la communauté, comme son dernier autour de la sensibilisation à la propreté pour éviter la prolifération des rats et des maladies. Elle travaille avec de nombreux jeunes du quartier que nous avons rencontré.
Ne soyez pas étonnés et ne prenez pas peur si vous tombez sur quelques groupes de jeunes fumant de la drogue ou surveillant la favela armés d’armes de guerre. Ici c’est normal.
Nous avons également traversé une autre favela, Vidigal. Des motos taxis vous emmènent sportivement en haut de la favela pour faire ensuite la rando des 2 frères (morro dois irmaos) qui vous permet d’avoir un point de vue magnifique sur les plages.
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Randonnée au sommet pour le Christ Rédempteur
Evidemment, la visite touristique number 1 à Rio reste celle du Christ Rédempteur. La célébre statue se situe sur le Corcovado, une colline qui s’élève au-dessus de la ville. De là-haut, vue imprenable sur la baie. Il est possible d’y aller à pied et de payer ainsi l’entrée moins chère.
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Le jardin botanique de Rio
Enfin, le jardin botanique de Rio peut être une promenade sympathique, surtout pour ses allées magnifiques de palmiers.
Attention, l’entrée payante ne se fait qu’en cash. Soyez prévoyants car il y a peu de distributeurs dans le quartier.
La costa verde, entre Rio et Sao Paulo
Imaginez un littoral avec une eau turquoise, des collines verdoyantes et des centaines d’ilôts… Bienvenue sur la côte verte !
Sur 200 kms, la mer, les forêts tropicales et quelques villes offrent des moments extra.
Vous pouvez longer la côte en bus public grâce à la compagnie Colitur.
Première étape après Rio, Isla Grande.
Pour débarquer sur cette île presque sauvage, il faut prendre le bateau à Angras dos Reis. La plupart des touristes restent au port principal, celui de Abraao. Dommage, car l’île est riche de coins plus sauvages avec des plages superbes.
De notre côté, nous avons choisi de séjourner dans le petit bourg de Proveta, beaucoup plus authentique.
De là, nous avons fait une rando vers la plage de l’aventurier (4h de marche aller/retour) avec son célèbre palmier à angle droit.
Sur Isla Grande, pas de véhicule à moteur. On se déplace de plage en plage grâce aux sentiers (pas toujours balisés) ou en bateau (attention, les prix peuvent être exorbitants pour les touristes qui ne savent pas négocier).
Deuxième étape : la magnifique ville coloniale de Paraty.
Au fil de ses ruelles pavées de pierre de différentes tailles (attention aux entorses), vous découvrirez une atmosphère toute particulière avec les maisons coloniales aux murs blancs, les églises baroques et ses petits commerces.
Au port, vous trouverez un grand choix de bateaux pour vous emmener le temps d’une journée dans la baie à la découverte du littoral et des fonds sous-marins. Très touristique mais malgré tout, très agréable balade.
N’hésitez pas à négocier les tarifs directement au pied des bateaux qui partent généralement vers 11h00. Certains possèdent des toboggans, d’autres plus d’espaces pour s’allonger et se reposer… Comptez environ 50 Réal Brésilien par personne (près de 10 euros) et le 4ème est gratuit. Si le tarif est attractif, il faut prévoir néanmoins un supplément pour le déjeuner et les boissons sur le bateau (les taxes et les frais de service ne sont pas indiqués dans les prix, faites attention).
A 8kms de Paraty, le toboggan naturel de Penha ravira petits et grands. A l’entrée d’une forêt tropicale, les pierres polies de la cascade se sont transformées en attraction. Des bus publics vous y emmène à partir de la gare routière de Paraty.
Troisième étape, Trindade, ses plages et sa piscine naturelle
A 27 kms de Paraty en direction de Sao Paulo, Trindade est un village qui se réduit à une seule rue pour ce qui est de son centre-ville. Mais ses plages sont splendides. Sa baie est composée de 4 magnifiques plages, bien aménagées avec en arrière plan, la forêt tropicale.
Une ballade dans cette forêt vous fera arriver à la piscine naturelle aux eaux translucides entourées de roches immenses aux formes arrondies.
Dernière étape : Sao Paulo
La plus grande ville du Brésil n’est pas une destination touristique majeure.
Nous avons apprécié l’avenue Paulista, les Champs-Elysées brésiliens, son jardin botanique, le street art à Vila Madalena (avec la partie » le Beco do Batman ») et les couleurs du marché municipal (ne rien acheter car attrape touriste).
En revanche, une partie de la ville n’est pas sûre. C’est désolant de voir autant de personnes à la rue et sous l’emprise de drogue. Les inégalités sociales sont particulièrement visibles dans cette mégalopole.
Ces 3 semaines sur une toute petite partie du grand Brésil m’ont données envie d’en voir plus. Brasil, eu voltarei !
Et voilà les amis, j’espère que ce carnet de voyage vous aura donné envie de prendre votre billet pour le prochain carnaval de Rio. En tout cas, nous c’est promis, nous y retournerons pour revivre cette effervescence et découvrir de nouvelles villes comme Salvador de Bahia par exemple.
Si vous avez des questions sur le carnaval, bien sûr, n’hésitez pas à les poser. Je serais ravie d’y répondre.
Je vous embrasse et à bientôt pour de nouvelles aventures 😉